Tout au long de la vallée de Nujiang se faufile le fleuve du même nom. Il prend sa source au Tibet et se jetant dans l’océan indien après être passé par Nujiang et la Birmanie. Dans chaque région, le fleuve change de nom. Bien qu’en chinois et en anglais nous l’appelions Nujiang, les gens de l’ethnie locale, les Nu, l’appellent l’Anurimei. « Anu » est le nom que l’ethnie se donne et « Rimei » signifie fleuve. C’est donc le fleuve du peuple Nu.
Et ils ont bien raison de l’appeler ainsi, sur les 2 816 km du fleuve, c’est la vallée de Nujiang que l’on peut admirer les plus beaux paysages. Des gorges aussi impressionnantes que le Grand Canyon occupent le fond de la vallée. L’eau se jette à toute allure et créé un phénomène assourdissant. Les gorges de Nujiang sont tellement impressionnantes qu’elles sont surnommées le Grand Canyon de l’Orient !
Avec les monts enneigés de Biluoshan et de Gaolingong encadrant les gorges de Nujiang respectivement à l’est et l’ouest, le paysage est vraiment splendide. Pour couronner le tout, la vallée de Nujiang n’est pas des plus touristiques. La route de montagne serpente au milieu des montagnes et des cols, ce qui rend l’accès impossible aux bus ! Les quelques villages de Nu et des Lisu sont escarpés sur les versants des montagnes ; reliés à la civilisation par un pont de bois ou un câble enjambant la rivière !
A l’arrivée de la nouvelle année chinoise et du printemps (le nouvel an chinois n’est pas appelé fête du printemps sans raisons), les Lisu ont une coutume bien particulière.
Dans la vallée de Nujiang se trouve un endroit où des bains chauds peuvent être organisés. Ces bains sont publics et mixtes. Cela peut paraitre inhabituel pour des voyageurs venus de l’extérieur mais c’est un rituel bien réglé qui suit son cours. Sans avoir besoin de dire quoi que ce soit, les jeunes se baignent avec les jeunes à un certain moment de la journée alors que les anciens sont, comme par hasard, occupés à quelque chose. Quand les femmes sont aux fourneaux, les hommes sont dans les bains et quand c’est au tour des femmes d’aller se baigner, il est soudain l’heure d’aller à la chasse pour les hommes.
Cette tradition bien typique des Lisu de la vallée de Nujiang a donc lieu pendant 3 à 5 jours au moment de l’arrivée du printemps. Dans le respect de la tradition, il faut se laver 7 à 8 fois par jour dans ces eaux afin de regagner la santé et de l’énergie. Ça vous tente ?
Si vous vous intéressez à la Chine, vous avez sans doute entendu parler des Gorges du Saut du Tigre, entre Lijiang et Shangri-La. Eh bien, il existe également d’anciennes gorges du saut du tigre. Ces gorges se trouvent dans la vallée de Nujiang, non loin de la ville perdue de Fugong. D’après une « autre » légende, le tigre aurait également cherché à sauter la rivière Nujiang.
A cet endroit de la rivière, les rives ne sont qu’à une dizaine de mètres l’une de l’autre et le débit de l’eau est conséquent. Le nom ne viendrait-il pas simplement de l’effet sonore créé dans cet endroit des gorges, donnant l’impression d’un tigre rugissant ?
Un chemin étroit a été aménagé sur 500m pour s’approcher des gorges et de l’endroit supposé du saut du tigre.
Il faut l’avoir vu pour le croire ! Une immense pierre de 3 mètres de haut et 2 mètres de diamètre est tombé en plein milieu de la cour d’un collège de Nujiang le 19 mars 1983 à 2h30 du matin.
Les locaux ont bien cherché de partout, elle ne s’est pas détachée d’une montagne voisine. Et même si cela avait été le cas, comment expliqué qu’elle soit arrivée dans la cour du collège en éraflant simplement le coin nord de la toiture ?
Une légende serait alors né : la pierre serait venue en volant et se serait posée dans la cour ; d’où le nom de Feilaishi (pierre venue en volant) ! On connait le Pic venu en volant du temple Lingyin de Hangzhou mais cette histoire est bien plus incroyable.