A 70 km à l'ouest de Kuqa, les Grottes de Kizil, également appelées grottes aux mille bouddhas, sont une véritable encyclopédie des peuples d'Asie Centrale du début de notre ère. Construites entre le IIIème et le IXème siècle, les fresques qu'elles renferment sont d'un style bien différent des grottes chinoises que l'on visite habituellement.
En effet, à l'époque de leur réalisation, la région n'était pas encore tout à fait sous l'influence chinoise. C'était une société indo-européenne qui était installée à Kuqa. Quand on admire les fresques de Kizil, on ne peut alors s'empêcher de constater l'absence quasi-totale de l'influence han.
On remarque l'influence du style de Gandhara (venu de l'Afghanistan et du nord de Pakistan) et d'Ajanta (venu d'Inde). Ainsi, les fresques représentent comme d'habitude des scènes de la vie courante, le Bouddha Sakyamuni, mais aussi des Jakâtas qui s'apparentent à des contes populaires.
Ces fresques de Kizil sont un peu comme une encyclopédie de la vie traditionnelle au IIIème siècle dans le royaume de Guici (actuel Kuqa). On y découvre le mélange des peuples et des cultures d'Asie Centrale.
Comme tous les sites religieux bouddhistes de la région du Xinjiang, les Grottes de Kizil ont connu des dégâts. Avec les guerres et les changements de royaumes, les grottes commençaient déjà à être endommagées mais le pire fut bien sûr l'arrivée de l'islam. Toutes les statues du site furent détruites par les musulmans qui les attribuaient à de l'idolâtrie.
Les grottes de Kizil furent ensuite laissées à l'abandon jusqu'à ce que des archéologues allemand redécouvrent le site et emportent avec eux plus de 470m² de fresques !
Aujourd'hui, des 230 grottes d'origine ne subsistent vraiment que 80 avec des fresques. Afin de les préserver au mieux, seules une dizaine sont actuellement ouvertes au public mais cela vaut quand même un arrêt lors d'un voyage sur la Route de la Soie.