A plus d'une trentaine de kilomètres de Lhassa se trouve le tout premier monastère de la secte des Bonnets Jaunes. Cette secte, également appelée Gelugpa, fut fondée par Tsongkhapa, dont la venue avait été annoncée 2 000 ans avant par le Bouddha.
La mission de Tsongkhapa était de mettre en place l'école monastique la plus puissante du Tibet. Et c'est ce qu'il fit, lorsque son premier monastère fut construit et accueilli 500 moines en 1410 : le Monastère de Ganden. S'installant alors dans le monastère, il devint le premier Khripa des lieux et fut responsable de sa régence.
Contrairement au Dalaï-lama qui est choisit en fonction de sa réincarnation, le Khripa du monastère de Ganden, son gardien, est élu. Tsongkhapa avait fondé deux collèges, avec un chef à la tête de chacun. Après la mort de Tsongkhapa, ce sont ces chefs qui assumèrent les fonctions de Khripa à tour de rôle. Jusqu'à aujourd'hui, ce sont 97 Khripa qui se sont succédés à la tête du monastère de Ganden. Etant choisis pour leur sagesse et leur organisation, les Khripas se sont toujours avérés être de très bons régents en l'absence du Dalaï-lama.
C'est au temple de Ganden qu'a vécu le fondateur de la secte des Bonnets Jaunes et qu'il mourut. Dans la salle Chituokang se trouvait la chambre à coucher dans laquelle Tsongkhapa est décédé. Ses disciples réaménagèrent alors la salle pour y installer son tombeau, un splendide stupa d'argent ainsi que ses reliques. Plus tard, le XIIIème Dalaï-lama fit remplacer ce dernier en stupa en or.
Ce sont quelques centaines de moines qui habitent encore au monastère de Ganden. Ils essayent de faire perdurer l'enseignement de Tsongkhapa, mais, avec les évènements du dernier siècle, cela s'avère difficile. De plus, de nombreux édifices furent détruits lors de révoltes et la plupart des bâtiments sont des reconstructions. Malgré cela, une visite de Ganden lors d'un voyage à Lhassa vaut la peine pour les reliques et le tombeau de Tsongkhapa.