Au 10ème siècle, la chute du royaume de Tupo oblige la famille du roi Glang Darma à se réfugier dans la contrée éloignée de Ngari, à la frontière avec l’ancien Kashmir (Ladakh) et le Pakistan. C’est dans cette région aux confins du toit du monde qu’est créé le Royaume de Guge. Pendant quelque 700 ans, le Royaume de Guge va gagner en prospérité et grandeur. La région regorgeait effectivement d’or et d’argent. Ce qui explique la richesse des décorations dont on peut encore admirer quelques traces lors de la visite du site.
Le Royaume de Guge étant alors ouvert sur les régions voisines, son développement économique et culturel est important. Le bouddhisme y prend racine et c’est d’ailleurs dans ce royaume que nombreuses branches religieuses ont vu le jour et se sont ensuite diffusées dans le reste du Tibet.
Malheureusement, du fait de conflits internes, le frère du roi trahit ce dernier dans les années 1660 et forma un pacte avec l’empire du Ladakh pour détruire le royaume. Après la capture du roi, le royaume de Guge disparu mystérieusement de l’histoire. Aucun descendant n’a été trouvé et aucun texte ne parle de l’histoire du royaume de Guge après la destitution de son roi au XVIIème siècle. C’est un mystère que les historiens ne savent expliquer.
Du fait des conditions climatiques au Tibet, la cité impériale du Royaume de Guge est en très bon état alors qu’elle a été abandonnée depuis plus de trois siècles ! Cette cité se trouve dans la préfecture de Ngari (ou Ali), à 18 km de la ville de Zhada, et surplombe la rivière Xiangquang.
Les ruines du Royaume Guge s’étendent encore aujourd’hui sur 720km² et sont principalement constituées de constructions en terre. On y dénombre 445 pièces, 879 grottes, 4 passages secrets et 28 pagodes bouddhistes !
De plus, la cité est encore encerclée par des remparts protecteurs. Avant d’arriver dans la partie du palais impérial, le Temple Blanc, le Temple Rouge et le Hall de l’Assemblée sont à ne pas manquer. Les peintures murales et les sculptures extrêmement bien conservées décrivent la vie quotidienne au temps du Royaume Guge mais aussi les différentes couches sociales et l’importance de la religion.
Le Palais Impérial est un monument gigantesque aussi imposant que le Palais Potala à Lhassa ! A flanc de montagne, les étages s’empilent les uns sur les autres pour atteindre la partie réservée au roi à 300 m au-dessus du sol ! Ces trous dans la montagne représentent un enchevêtrement surprenant et incompréhensible qui pourtant à une logique bien pensée afin de ne rendre accessible le haut de la pyramide qu’aux personnes connaissant parfaitement le chemin. Ce labyrinthe a d’ailleurs joué un rôle protecteur important lors d’invasions.
Lors de la visite de la cité de Guge, il faudra bien sûr passer par les différents temples pour admirer les impressionnantes peintures murales. La beauté des peintures est remarquable mais l’histoire qu’elles racontent a beaucoup d’importance, puisque ce sont les seules traces de la culture du Royaume Guge.
Quelques voyageurs chanceux auront peut-être l’opportunité de visiter la grotte des « corps séchés » où auraient été exposés les corps des soldats ayant refusé la chute du royaume Guge dans les années 1660 et auraient alors été décapités.
Prévoyez si vous le pouvez d’apporter une lampe torche car les pièces et grottes ne sont pas éclairées. Il est par contre interdit de prendre des photos.