Situé à 5 km au nord de Lhassa, le Monastère de Sera est l'un des « Trois grands monastères de Lhassa ». Son nom aurait deux significations. La première désignerait tout simplement un rosier. Le monastère de Sera serait alors l'enclos des roses. Mais, une autre traduction est possible, est bien moins poétique. En effet, « sera » signifierait également grêle. Ainsi, certains disent que, lors de la construction du monastère, il aurait grêlé et on aurait donc donné ce nom-ci au monastère. La première traduction est bien sûr préférée.
Sakya Yeshi, l'un des disciples directs de Tsongkhapa, fondateur de la secte Gelugpa, ou secte des Bonnets Jaunes, est à l'origine du monastère de Sera. Sakya Yeshi fut envoyé par ce dernier à la cour de l'empereur Chengzu où il reçu le titre de grand maitre et entretint de bonnes relations avec les empereurs chinois.
Ainsi, bon nombre de reliques sacrées qui se trouvent dans le monastère de Sera sont en fait des cadeaux des empereurs. C'est par exemple le cas de livres bouddhistes, Gangyur, écrits à l'encre d'or. Chaque étui est protégé par des planchettes de bois annotées par l'empereur Yongle en personne.
Tout comme le Monastère de Drepung, mais à moins grande échelle, le monastère de Sera est une université monastique du Tibet. Elle regroupe trois collèges, dont le premier fut fondé lors de la construction du monastère, en 1419.
Dans l'école bouddhiste, le meilleur moyen d'apprendre est de débattre des textes bouddhistes entre apprentis. C'est ainsi que cela se passe encore ici, tous les après-midi à 15h. Ainsi, en visitant les jardins du monastère de Sera l'après-midi, il est possible d'assister, dans le silence, aux débats des moines. Ne vous attendez pas à comprendre quelque chose, les débats se faisant en tibétain. C'est par contre une bonne occasion d'approcher d'un peu plus prêt ces êtres à part.
Le monastère de Sera a malheureusement subi de graves dommages lors des différentes révoltes. En 1959, lorsque le Dalaï-lama fuit en Inde, une grande partie des collèges est détruite et de nombreux moines sont forcés de s'exiler en Inde. Ce monastère, où vivaient autre fois quelques 5 000 moines, n'en abrite aujourd'hui plus que 300 et à perdu en beauté. Mais cela n'empêche pas le monastère de Sera d'être l'un des sites incontournables à visiter lors d'un voyage à Lhassa.
- Deux traductions du monastère de Sera
- Sakya Yeshi le disciple de Tsongkhapa