La grande bibliothèque de Derge Parkhang conserve aujourd’hui plus de 200 000 impressions de livres sur l’Histoire, la littérature et l’art du Tibet. Cela représente à peu près 70% des ouvrages sur la culture tibétaine. Ces livres anciens sont un trésor de la culture tibétaine que les moines préservent de génération en génération.
L’impression des textes est faite à partir du bois de bouleau. Chaque année, à la fin de l’automne, les moines gravissent la montagne pour sélectionner et abattre le tronc des arbres. Les troncs d’arbres une fois découpés en morceaux de bois sont brulés à petite flamme puis jetés dans une fosse pour passer l’hiver. L’année suivante, les morceaux de bois sont retirés, cuits, séchés, exposés au soleil puis polis et rabotés pour leur donner une forme beaucoup plus lisse. Les sculpteurs utilisent des techniques spéciales de calligraphie pour graver les caractères. En général, il faut compter une journée de travail pour réussir à graver quelques caractères et 10 jours pour graver un texte sur une face de la tablette. Par exemple, 100 calligraphes et 500 artisans ont travaillé pendant plus de cinq ans pour réaliser la célèbre gravure d’un poème épique tibétain.
La structure typique du bâtiment, avec ses murs peints en rouge et ses arbres verdoyants qui entourent le domaine, apporte une touche spéciale à l'imprimerie de Dergé qui semble être un lieu de plénitude et de sérénité.
Le bâtiment se divise en plusieurs parties : la bibliothèque des éditions, la réserve de papier, la salle de séchage, la salle de lavage, la salle d’assemblage, la salle des saintes écritures,...
La bibliothèque occupe à elle toute seule plus de la moitié de l’imprimerie de Dege Parkhang avec ses six pièces dédiées aux manuscrits tibétains.
Le travail des moines artisans se divise en quatre étapes : le découpage, la pigmentation, l’impression et la reliure du papier. L’impression est un art traditionnel de la culture tibétaine qui emploie des matériaux locaux (bois de bouleau, minéraux). Pour réaliser le papier qui servira à imprimer les livres tibétains, les ouvriers utilisent les racines spéciales de la plante Stellera (Stellera chamaejasme). Les composants de la plante permettent d’éloigner les insectes et favorisent la résistance et durabilité du papier. Cette pratique ingénieuse est un savoir-faire unique que l’on trouve depuis la dynastie Han.