Le charmant village d'Azheke gagne aujourd'hui en renommée pour ses 42 maisons traditionnelles en « toit de chaume » ou en chinois « toit de champignon ». Ces bâtisses sont pour la plupart du temps composées de deux étages dont le rez-de-chaussée sert d’abri pour le bétail, le premier étage renferme les pièces à vivre, les chambres à coucher et une grande terrasse et le dernier étage permet de stocker les provisions et la nourriture.
Pourtant, ce n’est qu’une fois entré à l’intérieur que l'on peut découvrir l’architecture unique et le mode de vie typique de l’ethnie Hani. Le poêle, que nous retrouvons dans la pièce centrale du premier étage, est un lieu convivial où la famille se rassemblent souvent pour se réchauffer et cuisiner un bon repas.
Les matériaux résistants qui ont servi à la construction des maisons ont permis à celle-ci de rester debout pendant plus d’une centaine d’année. Et pour cause, les poutres et les piliers qui maintiennent le toit des bâtisses ont été recouverts de vernis noir et les fours à charbon, toujours allumés, résistent à l’humidité des régions alpines du Yunnan. A l’inverse, si une maison est inhabitée pendant une longue période, elle peut s’user très rapidement, voire disparaitre totalement.
Bien qu’elles soient résistantes, les maisons en toit de chaume traditionnelles du village d'Azheke demandent une attention particulière. Le bois utilisé pour les maintenir debout est transporté depuis les montagnes et la paille qui sert à recouvrir le toit des maisons doit être remplacée tous les trois ans.
Malheureusement, face à la modernité qui s’installe dans tout le pays, certains villageois commencent à opter pour des maisons en brique qui demandent beaucoup moins d’entretien. Pour ce faire, de nombreuses vieilles bâtisses sont aujourd’hui entièrement détruites et de nouvelles imitations aux murs peints de couleur jaune (comme la terre du Lœss) viennent prendre leur place.
A l’origine, les villageois vivent principalement de la culture du riz rouge. Ce dernier se produisant que sur une seule saison, les récoltes sont très minces mais son prix sur le marché est très bas. Ainsi, les hommes du village sont souvent contraints de se rendre dans les zones urbaines pour trouver du travail. Les femmes et les enfants sont donc les seuls résidents permanents du village.
Ce petit bourg reculé de la région de Yuanyang est ainsi une représentation typique du contraste existant entre les grandes villes empreintes de modernité et les petits villages de campagne où coutumes et traditions continuent de subsister.
Selon une légende locale, si une personne parvient à entrevoir les mille reflets de la lune dans les eaux des rizières, son souhait le plus cher sera réalisé sans condition.
L’ingénieuse ethnie Hani installée à Azheke possède un système d’irrigation impressionnant et très avancé. Ce dernier, étendu en terrasse sur différents niveaux, permet à l’eau de s’introduire plus facilement dans les conduits des maisons et en même temps d’irriguer chacune des rizières qui entourent le village. Juste à côté, se trouve une autre technique ancestrale utilisée depuis des siècles par les villageois : des moulins qui tournent en continu pour faire macérer le riz rouge et le transformer en nouilles.
Le point de vue parfait pour avoir une vue imprenable sur les champs de rizières se trouvent juste un peu en-dessous du village d'Azheke. Là, les magnifiques terrasses changent de couleur au rythme des saisons et à chaque étape de la production du riz, telles que le remplissage d’eau ou encore le repiquage.
La meilleure saison pour admirer les rizières en terrasse de Yuanyang est du mois de décembre au mois de mars, période où les champs sont complétement irrigués. Ainsi, vu d’en haut, chacune de ces splendides terrasses prend la forme d’un morceau de miroir, reflétant les couleurs du ciel.
- Maisons champignons de l'ethnie Hani
- Entre authenticité et modernité