Le site du « Centre du ciel et de la terre » rassemble des monuments historiques construits au fil d'une vintaine de dynasties (dont les Zhou, Han, CaoWei, Jin occidentaux, Sui, Tang, la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes (Wu dai), Song, Yuan, Ming et Qing), soit près de 200 empereurs ! Ce sont donc plus de onze types de monuments historiques qui sont répartis sur huit zones touristiques tout autour de la montagne Song (comté de Dengfeng). Du fait de son importance majeure pour les trois "religions" chinoises, le Mont Song fut visité par plus de 72 empereurs à travers l’histoire. Pour honorer sa montée sur le mont Song, l’impératrice Wu Zetian renomma le district Song par le nom de Dengfeng, qui signifie littéralement « atteindre le sommet ».
Le site du « Centre du ciel et de la terre », qui s'étend sur 40km², renferme d’impressionnantes attractions historiques et naturelles racontant l’origine de la civilisation et de la formation géologique de Chine. Dans cette idée-là, les monuments historiques tels que les temples, les pagodes, les monastères, les palais, les plateformes et les académies représentent d’une part l’héritage et le progrès de la société (l’éthique et la morale, l’éducation, la religion, la science, les technologies, l’architecture…) et d’autre part la diversité et la mixité des différents courants de pensée qui ont donné naissance à la culture chinoise d’aujourd’hui (bouddhisme, taoïsme, confucianisme…).
Classés au patrimoine mondial de l’Unesco en 2010, les principaux monuments historiques du « Centre du ciel et de la terre » sont le temple Shaolin, les trois portes Que des Han orientaux, le temple Zhongyue, la pagode du temple Songyue, le monastère Huishan, l’académie de Songyang et l’ancien observatoire de Dengfeng (Guanxing Tai). Voici la présentation des monuments les plus importants :
Edifié sous la dynastie des Wei du Nord par le moine indien Buddhabhadra (Bodhidharma), le temple Shaolin est un lieu mémorable de l’histoire de la Chine et du bouddhisme chinois. Reconnu dans le monde entier pour être le lieu d’origine du Kung-fu et de la secte du bouddhisme Zen (Chan), ce temple est considéré par les Chinois comme le « temple le plus important de Chine ».
Erigé au départ sous la dynastie Qin (221-207 avant J-C), le temple taoïste de Zhongyue est composé d’une architecture très diverse. Depuis le règne de l’empereur Wudi des Han occidentaux (110 avant J-C) jusqu’à celui de l’impératrice Wu Zetian de la dynastie des Tang (en l’an 696), sa superficie n’a cessé d’augmenter. Cependant, l’état actuel du temple, tel que les voyageurs peuvent l’observer aujourd’hui, remonte à la dynastie des Qing. Au cours de celle-ci, l’empereur Qianlong (1749) fit reconstruire le temple sous le modèle architectural de la Cité Interdite de Pékin. Un an plus tard, ce dernier serait même venu sur place assister à une cérémonie et apporter des offrandes.
Ainsi, la plupart des monuments historiques du Temple Zhongyue remontent à cette période. Le temple est composé de plus de 39 autels, pavillons, salles, temples et autres édifices. La superficie totale du complexe, avec ses onze bâtiments principaux, approche les 130 000 mètres carrés dont l’axe médian, lui, s’étend sur 650 mètres ! De part et d’autre de celui-ci, nous retrouvons les principaux édifices pour la vie quotidienne et les cérémonies des moines taoïstes. Il y a respectivement le bâtiment Gushenku, le bâtiment principal Siyue, les galeries de l’est et l’ouest, le temple du dieu du feu et le temple des ancêtres.
A l’intérieur du temple, se trouvent également des tablettes en pierre antiques et plus de 330 anciens cyprès plantés pendant les périodes de la dynastie Han à la dynastie Qing. Construite dans un cadre idéal, la structure du temple, sous des tons harmonieux, réguliers et distinctifs, est un merveilleux témoin de l’architecture traditionnelle chinoise.
Les Que définissent une architecture unique de la Chine antique. A l’origine, le terme « Que » signifiait les colonnes que l’on disposait des deux côtés d’une route ou devant l’entrée des palais impériaux. Celles-ci servaient ainsi à publier des décrets.
Un peu plus tard, le terme « Que » est devenu un nom commun pour désigner les bâtiments et palais impériaux. Ici, les « trois portes Que des Han orientaux » du site de Dengfeng représentent les ruines de trois stèles en pierre d’anciens palais impériaux, respectivement nommées la stèle de Taishi, la stèle de Shaoshi et la stèle de Qimu. Les voyageurs peuvent observer sur ces dernières certaines calligraphies et gravures décrivant les scènes de vie antique du peuple Han.
Ainsi, sur la jolie stèle de Qimu, on remarque une magnifique gravure d’une femme Han en train de jouer au Cuju (l’ancêtre du football en Chine). Les femmes footballeuses semblaient donc déjà exister à l’époque !
L’ancienne école de Songyang était la quatrième plus grande académie du pays sous la dynastie Song. Devant son entrée, se dresse une imposante stèle de la dynastie Tang de plus de 9 mètres de haut et pesant près de 80 tonnes (dont la partie haute représente à elle seule 10 tonnes). Cette stèle est considérée comme la plus grande stèle de la province du Henan. Ornée de splendides calligraphies et gravures aux motifs exquis, c'est un trésor unique de la Chine antique.
Bâtie sous la dynastie des Wei du Nord en l’an 520 de notre ère, la pagode millénaire de Songyue est l’une des plus anciennes pagodes en brique encore bien conservées de Chine. Dessinée sous une forme dodécagonale et sur une circonférence de 33.72 mètres, elle s’élève dans le ciel à plus de 40 mètres du sol. Recouverte d’un assemblage de petites briques et de terre jaune, cette dernière demeure très résistante aux intempéries. Ainsi, depuis maintenant plus d’un millénaire, les fortes tempêtes de pluies et de vent qui font rage dans la région ne semblent pas avoir réussi à la faire tomber.