Pour son deuxième voyage avec Chine Escapade, Olivier et sa famille ont opté pour un séjour sportif dans les hauteurs du Yunnan à la frontière du Tibet.
Chine Escapade a parfaitement répondu à notre attente. Nous avions particulièrement insisté sur le caractère pédestre que nous voulions donner à notre voyage de découverte des marches du Tibet.
Nous fûmes comblés, tant par le déroulé que par la qualité de l'accueil et de l'accompagnement, et par la découverte hors tourisme de masse, de lieux chargés d'histoire, de culture et d'humanité.
Nous recommandons bien sûr la confiance et l'ouverture d'esprit. Il est vrai que nous avons été gâtés par la météo peu pluvieuse aux heures critiques des sorties.
Notre guide tibétain, exceptionnel comme tous les autres partenaires de Chine Escapade que nous avons connus par le passé, notamment sur les routes de la soie, nous a qualifié de « lucky family », qualificatif que nous avons partagé, y compris avec le chauffeur sur les routes escarpées.
Personnellement j'aspire à d'autres expériences avec Chine Escapade. Merci à Jessica pour son écoute, sa disponibilité et la qualité de ses services. Une leçon et un exemple que devraient suivre les autres agences de voyage et dont tout client attendrait autant d'attentions.
Autre retour des membres de la famille :
C'est un voyage initiatique, sur les traces d'Alexandra David-Neel et d'Hugh Conway, le long de l'ancienne route des chevaux et du thé qui mène à Lhassa, aux confins du Vietnam et de la Birmanie, de la région autonome du Tibet, et des provinces du Sichuan et du Yunnan. Les fleuves Nu, Lancang, Jinsha, découpent le relief dans des vallées parallèles surplombées de massifs à plus de 4.000m. Accrochés à leurs parois, des temples tibétains rappellent le côté sacré des lieux, entre démons et lamas.
Nous sommes arrivés de Beijing à Lijiang, pour passer la nuit à Xianggelila, bourgade très touristique au charme bobo. La route a cependant permis de prendre la mesure du défit que représentent les déplacements dans la région, geste acrobatique pour conducteurs aguerris. De là nous avons poursuivi jusqu'au village du temple de Feilai, lieu sacré de contemplation du massif montagneux de Xueli. Descendant sur le lit du fleuve Lancang, l'ascension à pied jusqu'aux hameaux de Yubeng pris la journée.
Le dénivelé de 2.000m, pour franchir un col à 4.000m mérite réflexion pour éviter la crise cardiaque. A cette altitude le cœur a ses raisons et il ne faut pas prendre à la légère ses avertissements, en prendre la mesure, s'y préparer et ne pas brusquer les choses, les risques ne sont pas anodins à tout âge pour l'organisme qui aspire à une acclimatation lente. Au-delà, le paradis tant attendu, qu'il pleuve ou vente, on est au bout d'un monde que l'industrie touristique n'a pas encore atteint.
Les nuits passées à Yubeng ont un charme consommé avec lenteur et passion, chaque geste est unique, chaque pas une prière au créateur de cet univers grandiose qui nous oblige à l'humilité. C'est définitivement un lieu où l'on voudrait s'attarder. La longue descente sur Ninong le long de la cascade vers le fleuve est une délivrance qu'une certaine tristesse accompagne. Le retour à la civilisation n'est adouci que par la visite de temples sacrés.
Remonter à Feilai, redescendre à Deqen, poursuivre sur Xianggelila, par monts et par vaux, au contact des nuages dans les cols élevés, lavés par la pluie lorsqu'elle tombe, presque quotidienne le soir. Cette vie de montagne prépare à la suite, Lhassa, une autre fois. En attendant, retour à Lijiang, sur une route que le ruissellement des eaux et la tectonique abîment. Les Tibétains sont charmants, ouverts, intelligents et pieux, on se sent bien avec eux, pendant que les Chinois nous regardent.
Autre retour des membres de la famille :
Accueil à Lijiang nominal, le chauffeur nous avait contacté la veille et nous l'avons informé en temps réel du retard du vol du aux intempéries à Pékin. Halte dans un boui-boui pour déjeuner, immersion un peu brutale aux conditions locales de restauration. En route pour Xianggelila, le guide nous rejoint à mi-chemin. Excellente conduite du chauffeur, route à 2 voies, en montée, pleine de camions. Guide très sympathique dès le premier abord, anglais très compréhensible, bavard sans plus, discret, disponible, attentionné, professionnel.
Accueil moyen à l'hébergement de Xianggelila, l'équipe Han semble assez blasée, mais le lieu est exceptionnel et charmant, bien équipé. Pas de restauration, mais bien d'autres lieux accessibles et dignes d'intérêt gastronomique. Attention à la pluie passagère quotidienne, parapluie de rigueur tout au long du voyage, K-way, cape de pluie, sur-sac, chaussures étanches, sandales et chemisette pour le beau temps, températures agréables, jamais froid, petite laine le soir et la nuit du fait de l'altitude.
Attention, beaucoup de séjours au-dessus de 3.000m, un peu de maux de tête pour les personnes sensibles au mal des montagnes, médicaments Diamox efficaces mais sur prescription médicale seulement avec beaucoup de réserves, sinon aspirine, mais là aussi suivre les recommandations indispensables de son médecin.
Le voyage commence après l'étape de Xianggelila dans une succession de haltes et de séjours passionnants que le guide s'applique à nous faire découvrir avec beaucoup d'explications et un effacement qui nous donne le sentiment d'être seuls mais accompagnés - remarquable.
Les conditions d'hébergement ont toujours été au rendez-vous, même si l'hygiène des sanitaires était souvent moyenne, ceci probablement dû à l'altitude qui impose des conditions extrêmes, et au caractère reculé de ces contrées que l'on pourrait dire en voie de développement avancé, mais cela vaut peut-être mieux avant la conquête du territoire par le tourisme industriel, Han au demeurant, déjà bien présent en de nombreux points. Cette présence chinoise est dérangeante et la pollution des espaces notoire, jusqu'en pleine nature, à coup de bouteilles en plastique, emballages divers, etc., et ceci au contact de tous les lieux sacrés envahis de drapeaux de prière, de statues honorées dans les temples de nombreuses canettes de Red Bull ou autres boissons, bien agnelées, en ordre.
Ce mélange de sacré et de poubelles étonne. Le plus critique du voyage aura tourné d'ailleurs autour du manque d'hygiène des toilettes et de la restauration dont on a dans nos contrées quitté la familiarité, à signaler simplement, on en survit mais ce n'est certes pas le plus agréable, surtout pour les femmes, plus sensibles et exposées en la matière. Rester équiper à toutes fins utiles de médicaments antiseptiques voire antibiotiques en cas de besoin - nous n'avons pas eu besoin d'y faire appel, outre quelques sparadraps pour ampoules aux pieds, et gel hydro alcoolique pour les mains.
En substance le périple n'est pas très différent d'une balade en GR Corse par exemple, conditions d'hygiène à part et sévérité de l'environnement de grande altitude - attention au soleil aussi. Une ballade merveilleuse, riche en souvenirs, éprouvante parfois, structurante pour le groupe exposé à l'immensité de la nature, obligé au respect et habité d'une présence mystique et spirituelle indéniable, mêlée des croyances religieuses bien appuyées, colorées, multi présentes, mystérieuses également et ouvrant sur le vide et l'inconnu pour nous.
À refaire certainement, avec une meilleure gestion de l'acclimatation à l'altitude sur la durée ou la préparation, à recommander certes à un jeune public en quête d'évasion, sans doute pénible pour des seniors mal entraînés ou affaiblis, voire fragilisés par la vie.
Dernier anicroche au moment du départ avec la défection du chauffeur qui devait nous conduire à l'aéroport, ses freins nécessitants une révision, vu la descente de la veille, il valait mieux, mais la solution de substitution s'est avérée aléatoire le temps que l'hôtelier nous mène lui-même à destination à l'heure. Rien à dire donc d'autre que de signaler la chance qui ne nous a pas quittée, remarquée par le guide s'exclamant sans répit et à chacune de ses manifestations « lucky family », accompagné de façon sempiternelle de « very important » ou « very useful » à tous bouts de champ, à propos du parapluie, du pull, du K-way, de l'eau, du couvre-chef ou de l'ambre solaire... voire des drapeaux de prières que nous avons déposés sur notre passage en 2 occasions.
Conseiller la lecture de l'ouvrage traduit de John Blofeld « Le bouddhisme tantrique du Tibet », référence des années 70, ou toute autre lecture sur le sujet comme http://www.edelo.net/tibet/BouddhismeTibet.pdf ou http://www.jutier.net/contenu/sakya2.htm pour essayer de comprendre et surtout ne pas passer à côté de l'essence de ce qui fait cette route qui mène à Lhassa.
Un exutoire parfait pour une famille en recherche de découverte et de rapprochement, voire de fusion intemporelle, une étape de construction riche et profitable, un moment unique, un saut dans le vide, une expérience sans retour, de la sidération, du bonheur, et l'envie d'oublier que c'était bien, pour ne pas regretter. Invitation au voyage, pour tous ceux que la connaissance attire plus que la jouissance de la terre et de ses biens.
Merci Jessica pour avoir servi de médiateur dans l'organisation de ce voyage.