Ces deux formes d'artisanat sont répandues en Chine comme dans d'autres pays. Chacune possède sa propre technique mais les deux utilisent généralement le bleu indigo pour la coloration du tissu. L'art de faire des batiks ou des tissus imprimés en bleu indigo se passe de mère en fille depuis des générations afin de faire perdurer ces œuvres splendides.
Le batik est un art commun à plusieurs civilisations d'Asie et d'Afrique. Bien que d'origine malaisienne, ce tissu d'impression à la cire est employé depuis longtemps par les femmes des minorités ethniques chinoises du sud-ouest du territoire.
Cet artisanat consiste non pas à peindre des motifs sur un tissu mais à teindre les dessins sur le tissu. Alors, direz-vous, comment teindre un dessin incluant plusieurs couleurs sur un tissu. Et bien, c'est en plaçant de la cire sur les parties que l'on veut protéger que l'on peut alors teindre les autres parties du tissu avec une couleur spécifique.
Ainsi, quand on n'a pas trop d'expérience ou que l'on souhaite s'assurer de ne pas rater son œuvre, on peut préalablement dessiner les motifs sur le tissu. Autrement, il est possible de passer directement à l'étape de l'étalage de la cire sur le tissu. Cette technique demande beaucoup d'habilité est de maitrise puisque la cire ne doit pas avoir le temps de refroidir dans le pot ; il faut en effet la poser encore chaude sur les parties que l'on souhaite protéger de la teinture.
Après avoir fait sécher la cire à l'ombre, il est alors possible de plonger plusieurs fois le tissu dans le colorant afin qu'il s'imprègne de la couleur. Les parties protégées par la cire ne seront pas touchées. Une fois le tissu teinté, il est plongé dans de l'eau chaude pour que la cire fonde et laisse apparaître la couleur originelle du tissu. Une teinture en deux couleurs apparaît ainsi.
Certaines minorités réitèrent l'opération pour obtenir une teinture en quatre voire cinq couleurs mais, la plupart du temps, les femmes des minorités Zhuang et Miao se contentent du bleu indigo. Elles utilisent ce procédé pour créer de somptueux habits mais aussi des tissus de décoration intérieure tels que les rideaux, les tentures ou les coussins.
Au tout départ, c'étaient des motifs géométriques qui étaient teints sur les tissus mais on retrouve de plus en plus de fleurs, d'oiseaux, de poissons et même d'hommes représentés en batik.
Cette seconde technique de teinture du tissu est cette fois-ci bien plus chinoise que la première. Dans toutes les provinces de Chine, des gens continuent d'utiliser ce procédé qui, à bien des égards, représente un trésor folklorique chinois.
Que ce soit des habits comme du linge de maison, le tissu imprimé en bleu indigo se trouve de partout. Facilement reconnaissable, ce mariage entre le bleu indigo et la blancheur originelle du tissu est remarquable. Les tisserandes, car ce sont le plus souvent des femmes, placent tout d'abord une feuille de papier correspondant au motif qu'elles souhaitent reproduire sur le tissu. Le reste du tissu est ensuite recouvert d'un mélange de chaux, de pâte de soja et d'eau pour le protéger du colorant. C'est donc la même technique que le batik, à l'exception qu'au lieu d'utiliser de la cire, on utilise un produit fait maison !
Ensuite, les tisserandes plongent le tissu dans le colorant bleu indigo puis le font sécher. La touche finale ? Il suffit simplement d'enlever la pâte protectrice, et le tour est joué ! Enfin, c'est bien plus facile à dire qu'à faire.