Des mœurs très anciennes sont fondées sur les principes du taoïsme et du bouddhisme, mais surtout sur ceux du confucianisme. Réglant encore les modes de fonctionnement de la société, ces traditions ancestrales continuent à jouer un rôle prépondérant au sein de la population chinoise moderne.
L'une des bases de la civilisation chinoise, et ce, encore aujourd'hui, est le respect envers les parents. Tiré des principes de Confucius, il est devenu valorisé dans la société chinoise de prendre soin de ses parents qui nous ont élevé dès notre plus jeune âge. Faire preuve de bonté, d'amour et d'attention envers eux est alors montrer que l'on est apte à s'intégrer dans la communauté et à entrer en relation avec autrui.
Cette grande qualité morale est imagée d'exemples anciens. Tous les Chinois connaissent ainsi l'histoire de « l'empereur Wendi goûte personnellement la tisane avant de la faire prendre à sa mère » ou encore de « le jeune Lu Ji cache dans sa poitrine des mandarines pour les faire goûter à sa mère ». Ces histoires mi-légendes montrent l'importance de prendre soin de ses parents ainsi que les qualités qui accompagnent généralement un tel comportement.
Ainsi, même aujourd'hui, les enfants, à l'âge adulte, commencent à s'occuper de leurs parents. Il est en effet très fréquent en Chine que les enfants accueillent leurs parents chez eux pour leur retraite et les prennent alors à charge. Dans une maison se retrouvent alors trois générations avec souvent le petit dernier qui grandit avec ses grands parents.
Un peu dans le prolongement de la piété filiale, les personnes âgées occupent une place prépondérante dans la société. Ayant déjà vécu longtemps et donné de leur sueur, les personnes âgées méritent bien une retraite agréable. Une personne avec de l'expérience est ainsi toujours plus appréciée qu'une personne qui n'a encore rien vécu.
Depuis plus de deux millénaires déjà, il est de coutume d'aider les personnes de plus de 65 ans. A l'époque, les empereurs invitaient même de temps en temps ces gens à la cour en signe de respect. Il peut être très mal vu d'agir à l'encontre de ces personnes et cela est parfois sanctionné par la loi ! Le respect envers les aînés est donc encouragé par les autorités et aujourd'hui cette tradition est restée profondément ancrée dans les esprits.
Il en est de même pour les enfants très jeunes qui sont d'une importance capitale pour le peuple chinois. Tout le monde doit prendre soin d'eux et les protéger. Dès l'antiquité, il existait des livres aidant les parents à élever leur enfant correctement, à bien l'éduquer et à lui donner tout l'amour dont il a besoin !
De nombreuses autres traditions ont perduré au fil des siècles, voire des millénaires, et certaines commencent lentement à disparaître avec l'influence occidentale. Mais il est intéressant de voir aujourd'hui les différences de tradition entre la Chine et la France.
Tout d'abord, on peut noter que les chinois sont restés très patriotiques. Déjà Confucius enseignait d'être loyal envers son roi et son empire. Encore aujourd'hui, les patriotes restent nombreux en Chine, mais attention, il ne faut pas les confondre avec les nationalistes qui se font entendre de temps à autre. Au contraire, en France et dans le reste de l'Europe, cette loyauté envers son pays a presque entièrement disparu.
En Chine, l'intérêt du groupe, de la famille ou du pays passe avant l'intérêt personnel. Il n'y a pas de doute qu'en France, la société individualiste est très développée. D'ailleurs comment peut-on protéger l'intérêt collectif si l'on ne peut pas, avant toute chose, protéger l'intérêt individuel ? Cela a toujours été dans la tradition pour les Chinois de ne pas valoriser l'intérêt personnel. Le groupe tout entier est toujours plus important et les héros venus sauver le monde sont souvent mal appréciés. Il est très mal vu de se différencier des autres alors que si l'on décide de consacrer sa vie à son pays et aux personnes qui nous entoure, cela sera bien plus apprécié.
Le mode de pensée diffère également. En France, on met plus l'accent sur la logique et le raisonnement alors que les Chinois s'appuieront plus sur une pensée abstraite, des émotions pour faire leur choix.
Confucius se base sur les principes de la bienveillance, de la gouvernance de soi par le « li », de la vertu, et de l'harmonie pour dicter les règles de conduite dans la société. Chacun doit toujours chercher à améliorer son comportement tout en restant modeste quant aux résultats obtenus. Il faut être autocritique afin d'interagir avec les autres membres du groupe. D'ailleurs Confucius indiquait déjà qu'il fallait s'autocritiquer trois fois par jour ! Ce sont les lois qui dictent au contraire le comportement dans la société française.
Pour ce qui est des sciences, la Chine valorise l'expérience passée et le savoir des anciens. Tout esprit d'initiative, de créativité et de curiosité est souvent condamné dans la société chinoise. La France met en valeur ces qualités individuelles et insiste sur l'application pratique des procédés et leur apprentissage théorique.
Les Chinois estiment que c'est l'autorité supérieure qui leur octroie leurs droits et devoirs. Il est donc très important que le dirigeant soit compétent. Les Français mettent l'accent sur la liberté personnelle et cherchent à éviter d'avoir un dirigeant avec trop de pouvoir pour lui-même.
De même, en France, c'est tout un système de lois et de normes qui régissent et délimitent les pouvoirs de chacun. En Chine, c'est un système de relations sociales et de hiérarchie au sein du groupe qui organise la société.