Les examens impériaux ont vu le jour quelque peu avant le début de notre ère et se sont plus largement développés sous la dynastie Sui puis Tang. Alors que les postes importants de la bureaucratie de Chine Impériale étaient auparavant destinés à l'aristocratie, ce nouveau système de sélection, basé principalement sur les connaissances, a changé la donne.
Avec l'instauration des examens impériaux, le rang n'a plus eu de valeur et n'importe qui, pouvant prouver ses compétences bien sûr, a eu le droit de tenter sa chance. Certains candidats parcourraient ainsi des milliers de kilomètres dans des conditions extrêmes pour passer l'examen et monter en grade dans la société. En effet, il s'est avéré que la plupart des lettrés étaient en réalité des gens sans renom, jeunes comme vieux. Le statut social et l'âge n'avait plus sa place lors de l'examen.
Bien qu'aujourd'hui le système d'Examens Impériaux ne soit plus utilisé, les examens d'entrée à l'université en sont un dérivé. Pour l'un comme pour l'autre, la réussite de l'examen apporte une grande fierté sur toute la famille. Autrefois comme maintenant, l'éducation est au cœur de la vie des Chinois qui se montrent extrêmement persévérant dans ce domaine.
C'est sous la dynastie Han qu'apparu le premier style d'examen impérial, le Keju. Mais déjà Confucius avait abordé le sujet et sa doctrine prenait ses origines dans la lecture de 5 textes sacrés écrits bien avant sa naissance.
Dès lors, ces 5 Grands Classiques (Livre des Documents, le Livre des Odes, le Livre des Mutations, le Livre des Rites et Cérémonies et les Annales des Printemps et Automnes) furent considérés comme base pour les examens.
La Grande Académie fut créé peu de temps après et les 4 Grands Livres (les Analectes de Confucius, le Mencius, la Grande Etude et l'Invariable Milieu) vinrent s'ajouter aux 5 Grands Classiques. Peu à peu, d'autres sujets se rajoutèrent aux livres de base de même que des sujets de société.
Bien sûr, il fallut du temps pour que ce système d'examen soit adopté par tout le monde. A l'apogée du système, sous les Song, 400 000 candidats se présentaient aux examens ! Cependant, l'examen était loin d'être facile. Seule une petite partie des candidats réussissaient et avaient ensuite accès aux postes les mieux payés du « gouvernement ».
L'examen était interdit aux femmes de même qu'aux esclaves, aux fils de marchands et aux acteurs. Cependant, aucune limite d'âge n'était imposée. Ainsi, les candidats étaient libres de se présenter plusieurs fois à l'examen.
Beaucoup de personnes se présentaient à l'examen car, le fait de passer ne serait-ce que le premier niveau leur donnait droit à un statut spécial accompagné de quelques avantages.
Tous les ans, un examen était organisé dans les comtés. De cet examen, seulement 1 à 10% obtenait le titre de Xiucai. Cela leur donnait droit, s'ils avaient de la chance, à un poste dans l'administration locale. Les candidats essayaient ensuite de passer l'examen provincial, tenu tous les trois ans, pour atteindre le niveau de Juren. Seuls 5 à 10% réussissait et, le niveau était tel, qu'il fallait avoir déjà étudié pendant de nombreuses années.
Enfin, les quelques milliers de candidats restant étaient autorisés à passer l'examen final, directement dans la capitale. Seulement deux ou trois centaines obtenait le titre de Jinshi. Ce titre leur donnait accès à des postes permanent et lucratifs. Les trois lauréats obtenaient le titre unique de Zhuangyuan, Bangyan et Tanhua.
Bien que les restrictions soient peu nombreuses, l'Examen Impérial n'était quand même pas accessible par tous. En effet, l'examen nécessite beaucoup de culture et de connaissances et, comme encore aujourd'hui, d'apprendre des textes par cœur. Un jeune issu d'une famille de lettrés avait donc plus de chances de succès qu'un paysan n'ayant pas accès aux 5 Grands Classiques et aux 4 Grands Livres.
Les examens ont atteint un tel prestige que certaines familles n'hésitaient pas à engager un précepteur privé.
Lors de l'examen, la pression était énorme. Les candidats étaient enfermés dans une pièce individuelle pendant toute la durée de l'épreuve qui pouvait s'étendre sur trois jours et se voyaient servir un repas froid simple. Beaucoup ont bien sûr essayé de tricher, au point que tout leur matériel et habits étaient vérifiés avant l'entrée dans la salle. D'autres payaient même un érudit pour passer l'examen à leur place !
Une fois l'examen terminé, il fallait qu'une tierce personne recopie la copie du candidat pour ensuite la faire corriger. Cela permettait d'éviter que le correcteur puisse identifier l'auteur et être influencé.