Chaque région possède une géographie et un climat spécifique mais, de manière générale, il est possible de répartir le territoire en 3 paliers. Il faut noter que 40 du territoire chinois se trouve à plus de 2 000 mètres d'altitude ; montagnes et plateaux occupent donc une grande place dans la géographie du pays. Avec une faune et une flore très développée, la Chine est le troisième pays quant à la variété de ses plantes ; les espèces animales sont également très nombreuses.
Le plateau du Qinghai-Tibet se trouve à une altitude moyenne de 4 000 mètres ! Il démarre au sud du Qinghai pour traverser l'ensemble du Tibet et même atteindre le nord du Yunnan. C'est le plus haut plateau du monde et c'est bien sûr ici que se trouve l'Himalaya et le Mont Everest.
Il est très difficile d'accéder au plateau par la route mais cela reste quand même possible depuis le Sichuan, le Yunnan, le Qinghai et le Népal ; les conditions sont par contre assez déplorables. Le train du toit du monde permet d'accéder au plateau tout en s'acclimatant progressivement aux conditions climatiques alors que l'avion atterrit directement à Lhassa, à 3 650 mètres d'altitude. Ce train empruntant le chemin de fer le plus élevé du monde, fourni de l'oxygène à ces passagers qui en auront bien besoin lorsqu'ils passeront le point le plus haut, à 5 072 mètres d'altitude, soit plus haut que le Mont Blanc !
Ce haut plateau se trouvant bien plus prêt du soleil, les conditions de vie y sont très difficiles. Les populations de la région ont une espérance de vie plus courte que celles du reste du pays car elles sont exposées au rayon du soleil toute l'année. Cela ne les empêche pas de vivre une vie simple et pratiquer le culte de Bouddha.
Les déserts du nord et du nord-ouest s'étendent sur toute la partie nord de la Chine. On y retrouve la cuvette du Xinjiang avec le désert de Taklamakan, les déserts plus élevés de Gobi, du Gansu, du Qinghai et du Ningxia et les steppes désertiques de Mongolie Intérieure. Ces déserts représentent près de 20 du territoire chinois et les températures peuvent, à certains endroits, être extrêmes.
Dans ces régions vivent encore de grandes populations nomades issues de différentes minorités ethniques. Elles continuent à se déplacer en fonction des saisons pour faire vivre leur bétail. Ce sont pour la plupart les descendants des caravaniers venus du Moyen-Orient et empruntant la Route de la Soie. Ce mélange ethnique entre les Chinois Han et les musulmans tels que les Hui ou les Ouïgours à créer de nouvelles minorités avec des cultures à part ; c'est le cas de la culture Guici par exemple dont les vestiges sont encore visibles par endroit.
Le haut plateau de Mongolie Intérieure trouve dans la troisième plus grande province de Chine. Cette province nordique est d'ailleurs la plus longue de Chine car elle s'étend sur 2 400 km d'est en ouest (contre 1 700 km du nord au sud). Il faut bien faire la distinction entre la Mongolie Intérieur et la Mongolie, qui est un pays devenu indépendant grâce à l'aide qu'il apporta à la Russie en 1924.
Le haut plateau de Mongolie correspond à ¼ de l'ensemble des steppes chinoises et même 11 des forêts du territoire ! C'est ainsi la plus importante zone de pâturages du pays. Rien de surprenant donc que les nomades, mongols notamment, perpétuent les traditions ancestrales.
Outre les Mongols et les Han, on retrouve bien d'autres ethnies du nord de la Chine, tels que les Mandchous, les Hui et même les Coréens ! La combinaison entre les paysages de steppes et le respect des traditions et cultures locales font de cette région une source touristique remarquable mais encore peu exploitée. Il ne reste plus qu'à souhaiter que le surpâturage, le réchauffement climatique et le développement industriel visant les réserves de charbon, de pétrole et de gaz de Mongolie Intérieure n'influencent pas les modes de vie de la population.
Les plateaux calcaires du sud-est ont une faune et une flore extrêmement riches. Le Yunnan, le Guizhou et le Guangxi sont recouverts par des pics karstiques, des montagnes et des forêts tropicales. Les forêts de bambous occupent une place importante du territoire chinois et certains endroits représentent de véritables forêts vierges ; c'est un véritable paradis pour les amoureux de la nature. Attention alors aux moustiques qui peuvent être très voraces.
Cette région montagneuse est pourtant le lieu de passage de longs fleuves et abrite la plus grande vallée du monde. On y trouve également l'une des plus grandes grottes karstiques au monde.
En plus de ses trésors naturels, ces plateaux abritent la majorité des ethnies minoritaires de Chine. Chacune a su garder sa propre culture et ses traditions ; certaines continuent même de vivre dans une société matriarcale !
Le bassin du Sichuan est entouré de tous les côtés par les montagnes. Cette région, également appelée la plaine de Chengdu, est assez difficile d'accès du fait de ce barrage naturel montagneux et de la présence du fleuve Yangzi. Un proverbe dit d'ailleurs « le chemin pour le royaume Shu (Sichuan) est plus difficile que celui pour grimper au ciel ».
La région est le foyer du ver à soie depuis plusieurs millénaires ; c'est d'ailleurs pour cela qu'il fut nommé « Shu », caractère chinois signifiant cocon de ver à soie. Bien que le reste de la Chine imagine le Sichuan comme une terre escarpée servant uniquement à la culture de ce ver, les habitants de la province considèrent, eux, que c'est une terre d'abondance, un pays céleste.
C'est également dans le bassin du Sichuan, que le plus grand et plus ancien système d'irrigation fut créé par l'homme à Dujiangyan.
La région côtière est la partie la plus développée de Chine. Alors que l'intérieur du pays vit encore beaucoup de l'agriculture et que l'ouest abrite les régions les plus pauvres, l'est se développe à grande vitesse.
C'est dans cette région principalement composée de lacs et de marécages et dominée par des montagnes que la majeure partie de la population chinoise se concentre. En effet, sur seulement 30 du territoire chinois, c'est 70 de la population du pays qui y vit ! Ainsi, alors qu'au Tibet, la densité de population est de 2,21 habitants au km², celle de la Chine littorale est de 374 habitants au km² !
Que ce soit les Montagnes Jaunes, le mont Taishan ou même Zhangjiajie, les sommets de granit qui s'élancent vers le ciel côtier ont un charme incomparable.
En Chine, plus de 20 fleuves dépassent les 1 000 km de longueur ! Du fait du terrain, ces fleuves prennent généralement leur source dans les hauts plateaux de l'ouest pour se jeter dans la mer orientale.
Traversant les régions chinoises toutes plus magnifiques les unes que les autres, le Fleuve Jaune, le Fleuve Bleu et la rivière des Perles comptent parmi les plus longs du monde.
Le Fleuve Bleu, également appelée Yangzi ou Changjiang est le plus long fleuve d'Asie et le troisième plus long fleuve du monde derrière l'Amazone et le Nil, avec 6 300 km de long ! Après avoir pris sa source au Tibet, il traverse 8 provinces avant de se jeter à proximité de Shanghai, à l'est du pays.
Le Fleuve Jaune, ou Huanghe, est le deuxième plus long fleuve de Chine, troisième d'Asie et sixième du monde. Il prend sa source dans le plateau du Qinghai et se jette dans la mer de Bohai. C'est un fleuve impétueux a souvent des crues désastreuses pour les terres et les populations.
La rivière des Perles, quant à elle, se place à la 53ème place mondiale, avec 2 200 km de long. Cette rivière du sud de Chine est en fait la réunion de deux rivières, Xijiang et Beijiang. C'est ce cours d'eau qui alimente le célèbre delta de la rivière des perles dans la province du Guangdong.
C'est dans les bassins de ces trois fleuves que les premières traces de civilisation chinoise furent trouvées. Ces trois fleuves sont donc le berceau de la civilisation chinoise, et ce, depuis plusieurs millénaires.
D'autres grands fleuves d'Asie prennent également leur source en Chine, notamment sur le haut plateau du Tibet-Qinghai : le Mékong, le Gange, l'Indus, le Brahmapoutre et l'Irrawaddy.
La plupart des fleuves chinois prenant leur source à l'ouest et se jetant dans la mer à l'est du pays, un grand canal fut créé pour relier les régions fertiles du sud aux terres arides du nord ; c'est le Grand Canal reliant Pékin à Hangzhou. S'étendant sur presque 2 000 km, ce canal permet aux eaux de Chine d'être reliée non seulement entre l'est et l'ouest mais aussi entre le nord et le sud.